L'absurde Dans L'Etranger :
Enviado por Rokssy • 3 de Junio de 2015 • 627 Palabras (3 Páginas) • 215 Visitas
L’absurde
Le raisonnement de l’avocat général fait une curieuse allusion intertextuelle à celui de Pangloss qui enseignait «qu’il n’y a point d’effet sans cause5.»
Il n’y a donc là aucune matière à démonstration. L’avocat général fait passer l’absurdité de sa logique pour des raisonnements légitimes. L’effet humoristique de l’argumentation de l’avocat général est alors redoublé dès que nous constatons l’analogie entre son argumentation absurde et celle de Pangloss qui disait justement : «il est démontré que les choses ne peuvent être autrement.» L’avocat général comme ce célèbre philosophe de l’optimisme prouve ce qui n’a pas besoin de l’être. Il considère en revanche comme prouvé ce qui demanderait à l’être. Aussi bien pour l’avocat général que pour Pangloss, il n’est pas besoin de prouver puisque cela est démontré. Ici, les activités du procureur comme celle du philosophe Pangloss sont tournées en dérision.
Alors qui est donc la cible de cette critique humoristique : celui qui propose une telle argumentation, c’est-à-dire l’avocat général ou celui qui l’écoute et le croit ?
A notre avis, les deux en même temps, comme dans le cas du personnage de
Voltaire, c’est le fonctionnement même d’un pouvoir judiciaire qui est visé par Camus. Ainsi, par le jeu du renversement, la thèse de l’avocat général est d’une manière humoristique complètement ridiculisée.
Voilà comment Camus s’exprime par un regard humoristique dans l’étrangeté et l’absurdité de ce monde :
« Les hommes aussi secrètent de l’inhumain. Dans certaines heures de lucidité, l’aspect mécanique de leurs gestes, leur pantomime privée de sens rend stupide tout ce qui les entoure6. »
Camus compare cette situation comique à un homme qui parle au téléphone derrière une cloison vitrée où l’on ne voit que l’homme gesticuler mais l’on n’entend pas sa voix. C’est ce malaise, c’est cette nausée que nous éprouvons devant l’humanité de l’homme qui est qualifié d’absurde par Camus.
Par le recours au pronom de première personne «je», en tant que lecteurs, nous devenons tous aussi un Meursault et le monde factice devant lui nous apparaît tel qu’il apparaît à ce personnage. Dans un univers soudain privé d’illusions et de clartés, nous nous sentons étranger. C’est ce divorce et ce décalage entre nous et notre vie qui est justement le sentiment propre à l’absurdité. Au lieu de vivre dans l’absurde en permanence, c’est par la prise de conscience de cette absurdité que nous pouvons accéder à une véritable humanité.
L’absurde dans l’Etranger :
L’Etranger incarne au lecteur l’histoire d’un personnage indifférent à tout ce qui l’entoure, à sa mère, à Marie qui l’aime en un mot, il s’agit d’une
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