Ethique Dans Les Achats
Enviado por ki_wi737 • 6 de Febrero de 2014 • 2.806 Palabras (12 Páginas) • 268 Visitas
LA PREOCCUPATION DE L’ETHIQUE PROFESSIONNELLE DANS LA FONCTION ACHAT INTRODUCTION
Depuis le début des années 2000, les nombreux scandales financiers de type Worldcom ou Enron, Vivendi, Madoff ou encore la crise des subprimes, ont mis scandaleusement à jour les graves problèmes de déviances et défaillance humaine. Cela met honteusement en évidence le manque d’éthique professionnelle ainsi que la faille du système économique actuel.
Comme le monde contemporain est en perpétuelle mutation avec la mondialisation, le développement durable, la responsabilité écologique des entreprises, la modernité et l’innovation, la démarche éthique, devient une nouvelle préoccupation dans les pratiques professionnelles.
En effet, l’éthique au travail, est une attente des employés, des clients, des fournisseurs, des syndicats, des associations de consommateurs et de protection de l’environnement ou même des ONG. Elle devient une nécessité stratégique pour l’entreprise, qui œuvre au regard de tous, pour une plus grande transparence sur la manière dont elle travaille. Certaines entreprises vont plus loin dans leur démarche responsable et font le choix de développer des pôles RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) pour réfléchir sur leurs droits et devoirs vis-à-vis de la société et de l’environnement. D’autres vont faire appel à des cabinets conseils compétents dans les problèmes de l’environnement et la politique sociétale. Et comme le dit Hans JONAS : « L’éthique est là pour ordonner les actions et pour réguler le pouvoir d’agir. Elle doit donc exister d’autant plus que les pouvoirs de l’agir qu’elle doit réguler sont toujours plus grands ».
Le service Achat n’échappe pas au questionnement de l’éthique responsable car il représente généralement 60% du chiffre d’affaire. Ce qui lui confère un rôle stratégique, d’où l’importance de son engagement éthique. Qu’on ne s’y trompe pas la prise en compte de l’éthique dans la fonction achat est une véritable remise en cause des mentalités et des pratiques. Par conséquent, la question qui émerge, rejoint l’interrogation que pose C.MAUREY dans la revue éthique 2002 consacrée à l’éthique dans la fonction achat : « comment rendre compatible le comportement et les pratiques éthiques avec la réalité économique qui ne cesse de rappeler à l’ordre l’entreprise. » ? Ce qui laisse présager de la difficulté et la complexité d’appliquer concrètement l’éthique, parce qu’elle « se nourrit d’impératif difficiles à réaliser et d’idéaux toujours poursuivis », comme l’écrit si justement F.CARDOT dans l’éthique d’entreprise. Ainsi, le comportement éthique devient l’enjeu et le gage d’efficacité » dans la fonction achat. Respecter les règles d’intégrité, de confidentialité et de loyauté envers toutes les parties prenantes, véhiculer l’image de l’entreprise, n’est-ce pas dans le quotidien un véritable challenge ? Nul doute qu’à moyen terme, toute la profession devra s’y conformer car la question de l’éthique se pose à tout homme dès qu’il entreprend une action.
Dans cette étude sur l’éthique professionnelle de la fonction achat, il convient d’abord de s’accorder sur la définition générale de l’éthique et de son lien avec la fonction achats. Nous parlerons ensuite des enjeux de l’éthique professionnelle dans la fonction achat en matière de rentabilité, d’éducation et de responsabilité. Nous terminerons enfin par l’étude de d’une charte en matière éthique dans la fonction achats.
I- DE L’ETHIQUE A LA FONCTION ACHATS
Dans le but de comprendre ce qu’est l’éthique dans la fonction achats, il est utile de faire la différence entre morale, déontologie et éthique dans leur sens général avant de définir l’éthique professionnelle en général et ensuite dans le cadre plus spécifique des achats.
L’éthique est une discipline pratique (action) et normative (règles) dans un milieu naturel et humain. Elle se donne pour but d’indiquer comment les êtres humains doivent se comporter, agir et être entre eux et dans leur environnement en recherchant le bonheur de tous. Elle fait la différence entre le bon et le mauvais. Elle implique un engagement individuel dans une situation concrète. Quant à la morale, elle est universelle parce qu’elle est applicable en tout lieu et en tout temps. Elle agit au nom du devoir en désignant des conduites collectives ou encore des manières de se conduire. Elle fait la différence entre le bien (ce qui est légitime) et le mal (ce qui est illégitime). Tandis que la déontologie ne peut pas fonctionner avec les certitudes de la morale universelle. Elle s’adresse à des situations particulières et propose une réponse au coup par coup. Comme elle est communément employée pour désigner les règles et les devoirs propres à l’exercice d’une profession, elle se distingue également de l’éthique par les objectifs poursuivis. Selon les propos de Michel MAFFESOLI, professeur à la Sorbonne, l’éthique favorise le « Pouvoir-Etre », la morale repose sur la logique du « Savoir-Etre » et avec la déontologie c’est la rubrique du »Vouloir-Etre ». Ainsi définie, l’éthique ne peut pas être confondue ni avec la morale ni avec la déontologie et ce n’est pas le propos d’établir une hiérarchie entre ces 3 notions.
En théorie, l’éthique professionnelle c’est la recherche de la décision professionnelle juste et exemplaire, dans le respect de personnes et de l’environnement, pour satisfaire toutes les parties prenantes d’une négociation et, en même temps, anticiper les problèmes prévisibles. Mais, au sens moderne actuel, comment est-ce possible concrètement ? Il suffit de prendre conscience qu’il n’y a plus de concept unique ou universel à appliquer globalement dans une activité professionnelle et qu’il faut savoir s’ajuster, au coup par coup, aux situations ponctuelle.
En ce qui concerne la fonction achats, l’éthique professionnelle est au cœur des achats. Elle doit garantir l’intégrité des achats ainsi que des relations saines entre toutes les parties prenantes, de façon à engendrer le respect et la confiance. Quant à son lien avec la déontologie, il est perceptible lorsque l’éthique professionnelle délimite des règles. Et lorsqu’elle évalue l’action en fonction du respect des règles, elle fait, dans ce cas, référence à la morale. Face aux scandales financiers, la difficulté, est d’identifier les déviances possibles en interne et en externe sur le plan financier ou humain. Dans le contexte des achats, la conduite éthique ne devient-elle pas une réponse adaptée à la lutte contre la corruption financière? Il faut garder à l’esprit
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