Aprender A Leer
Enviado por Alejandra6262 • 15 de Marzo de 2015 • 2.593 Palabras (11 Páginas) • 132 Visitas
La lecture, son apprentissage et ses difficultés
Jean Ecalle et Annie Magnan, laboratoire d'étude des mécanismes cognitifs université Lyon2.
La recherche a mis en évidence que deux composantes principales sont impliquées dans l'apprentissage et la maîtrise de la lecture.
Lire c'est comprendre : ce point fait l'objet d'un consensus tant chez les chercheurs que chez les enseignants. Une composante spécifique à la lecture a trait aux traitements perceptif et linguistique du texte, c'est la composante identification des mots. Une deuxième composante concerne les processus généraux de compréhension qui ne sont pas spécifiques à la lecture et qui se rapportent aux processus d'interprétation et de mise en relation des phrases successives, et aux processus d'intégration de l'ensemble des informations dans une représentation cohérente unique (un modèle mental).
L'activité de lecture est souvent décrite par la formule L=IxC dans laquelle la Lecture est le produit de l'interaction des processus d'Identification de mots écrits et de Compréhension (ONL, 2004).
L'identification des mots écrits est une capacité spécifique ; il est impossible de comprendre un texte écrit sans identifier les mots qui le composent. Les lecteurs habiles ont tous développé des procédures d'identification de mots efficaces. Pour que les processus de compréhension se mettent en oeuvre aisément au cours de la lecture, les mots doivent être rapidement traités. Cela implique que les processus d'identification de mots écrits soient automatisés et donc mobilisent peu de ressources attentionnelles (Ecalle & Magnan, 2002).
Trois questions seront examinées : pourquoi un certain nombre d'enfants éprouvent-ils des difficultés pour apprendre à lire ? En particulier, quelle est la nature et quel est le rôle des connaissances précoces ? Sur un plan cognitif, quelles sont les caractéristiques des faibles lecteurs ?
Pourquoi l'apprentissage de la lecture est-il difficile ?
Pour apprendre à lire des mots dans notre système d'écriture, il est nécessaire de découvrir le principe alphabétique selon lequel les mots écrits sont composés de lettres qui marquent les unités linguistiques permettant de différencier les mots oraux, les phonèmes. Autrement dit, découvrir le principe alphabétique consiste à prendre conscience que les graphèmes, à savoir les lettres ou certains groupes de lettres de l'alphabet, remplissent un rôle fonctionnel qui est celui de représenter des unités abstraites de la langue appelées phonèmes. Sans connaître ce principe alphabétique (le code), il est impossible de lire (trouver la forme phonologique) des mots que le lecteur n'a jamais rencontrés, même lorsqu'ils se trouvent en contexte identifié (le " devinement " conduit à des erreurs du type copain/ami). La simple exposition au matériel écrit n'est pas suffisante pour que l'enfant découvre le principe alphabétique. Celui-ci doit faire l'objet de nombreuses séquences d'enseignement.
Pourquoi n'est-il pas facile de faire cette découverte cruciale ? Une première difficulté tient au fait que le phonème est une unité linguistique abstraite. C'est une unité phonique pertinente pour la communication, capable de produire une différence de signification (poule/boule). Si les voyelles se prononcent isolément (elles sont à la fois des sons et des phonèmes), de nombreuses consonnes ne se prononcent qu'en coarticulation avec une voyelle. Elles ne sont pas des sons mais des phonèmes encodés de manière complexe dans un son. C'est grâce à l'apprentissage du système alphabétique que l'on prend conscience des phonèmes. Avant l'apprentissage du principe alphabétique, les enfants n'ont pas conscience que les mots oraux peuvent être décrits comme des séquences de phonèmes. Les connaissances phonologiques dont ils disposent leur permettent de différencier des mots mais sont insuffisantes pour décomposer une syllabe en unités phonémiques.
L'apprentissage de la lecture-écriture nécessite donc la mise en correspondance entre des unités phonologiques (les phonèmes) avec des graphèmes (lettres /p/ ==> p ou séquences de lettres, /o/ ==> eau). La pratique intensive du décodage des graphèmes en phonèmes et du recodage de phonèmes en graphèmes permet de familiariser l'enfant avec les phonèmes.
En français, le traitement grapho-syllabique se substitue rapidement à un traitement grapho-phonémique dans la mesure où il est moins coûteux cognitivement (il est par exemple moins difficile de lire mar+di que m+a+r+d+i). La maîtrise du principe alphabétique est nécessaire mais pas suffisante pour traiter les mots écrits, en lecture comme en écriture.
À la découverte du principe alphabétique, qui est commun à l'ensemble des langues alphabétiques, s'ajoute une deuxième difficulté qui est l'acquisition du code orthographique, lequel est spécifique à une langue. Chaque langue alphabétique possède son propre code orthographique.
Comment peut-on définir le code orthographique ? Il s'agit de l'ensemble des correspondances graphème-phonème pour la lecture et phonème-graphème pour l'écriture qui peuvent être décrites par des règles. Selon les langues, il y a plus ou moins d'exceptions à ces règles. En français, le même graphème ne correspond pas toujours au même phonème, comme par exemple le phonème /t/ dans toi, mention, doigt ; le même phonème ne se traduit pas toujours avec le même graphème, comme le phonème /o/ qui peut s'écrire o, eau, au ; et en outre, certaines lettres ne se prononcent pas. Ces différentes caractéristiques font du système orthographique français un système particulièrement complexe.
Le rôle des connaissances précoces
Bien avant le début de l'enseignement de la lecture, l'enfant développe un ensemble d'habiletés qui vont constituer des précurseurs de la lecture. Les travaux actuels font état de quatre grands types de connaissances intervenant dans les processus de reconnaissance de mots écrits.
Les connaissances alphabétiques
Sur le plan développemental, les travaux ont montré que la compréhension du principe alphabétique peut émerger très tôt. Dès l'école maternelle, l'enfant peut apprendre à identifier les lettres, à utiliser sa connaissance du nom des lettres et de leur valeur phonémique pour écrire des mots (RV ==> Hervé) ou effectuer des travaux sur les écritures inventées. Il s'agit là des prémices de la capacité à associer de l'écrit et de l'oral. La connaissance
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